Qu’est-ce que le microbiote vaginal ?
Le microbiote vaginal correspond à l’ensemble des microorganismes (bactéries, virus, champignons et levures) qui colonisent votre vagin. Il est principalement composé de Lactobacillus (> 95% de la flore).
Cinq classes de communautés bactériennes ont été décrites dans le microbiote vaginal (ref ravel), les classes CST I, CST II, CST III et CST V sont composées majoritairement de Lactobacillus avec respectivement une dominance de L.crispatus, L.gasseri, L.iners et L.jensenii. Les classes CST I, II et V correspondent à un état d’équilibre du microbiote vaginal. La classe CST III est une classe pouvant suggérer la présence d’un début de déséquilibre du microbiote vaginal. La dernière classe, CST IV, est la plus diversifiée et est composée d’une flore polymicrobienne, comprenant principalement des bactéries anaérobies, c’est-à-dire des bactéries qui n’ont pas besoin d’oxygène pour croitre. La classe IV correspond à la vaginose bactérienne, c’est-à-dire à un état de déséquilibre du microbiote vaginal.
La composition du microbiote vaginal peut être influencée par divers facteurs, notamment l’âge, les menstruations, la fluctuation des hormones (grossesse, ménopause), les pratiques sexuelles, les habitudes de vie (alimentation, tabac, hygiène intime…) ainsi que la prise de certains médicaments (antibiotiques, probiotiques…).
Quel est le rôle des Lactobacilles dans le microbiote vaginal ?
Les lactobacilles tapissent les parois vaginales et forment un biofilm protecteur qui va leur permettre d’agir comme une barrière vis-à-vis des agresseurs. Ils peuvent inhiber la croissance des pathogènes via la production de peroxyde d’hydrogène (H2O2) et de bactériocine.
Les lactobacilles sont dépendants des hormones et notamment des œstrogènes, qui permettent la production de glycogène. Ce dernier est utilisé par les lactobacilles pour produire de l’acide lactique, permettant ainsi le maintien d’un pH acide au niveau vaginal.
Quelles sont les conséquences d’un déséquilibre du microbiote vaginal ?
Les déséquilibres du microbiote vaginal peuvent être la source de nombreux troubles génitaux-urinaires chez la femme avec notamment une augmentation du risque de développer des mycoses, vaginites, cystites…
La vaginose bactérienne correspond à un état de déséquilibre du microbiote vaginal, avec une diminution des lactobacillus au profit des bactéries anaérobies telles que Gardnerella vaginalis ou Atopobium vaginae. Une seule souche bactérienne ne peut pas être à l’origine de la vaginose bactérienne, c’est une association de bactéries qui conduit à cet état.
Elle se caractérise le plus souvent par un pH vaginal supérieur à 4,5 et des pertes blanc-grisâtre malodorantes (odeur de poisson) d’aspect laiteux. Elle peut également provoquer des douleurs, une rougeur au niveau du vagin et des démangeaisons.
20% des femmes ont une vaginose mais environ 50% ne présentent pas de symptôme.
La présence d’une vaginose bactérienne diminue la fertilité, peut augmenter le risque de fausses couches, de naissances prématurées, d’une chorioamniotite (infection du chorion et de l’amnios pendant la grossesse) ou encore d’une maladie inflammatoire pelvienne et favorise les maladies sexuellement transmissibles telles que gonorrhées, chlamydia, HSV2 ou encore le VIH.
Par quelle technique votre microbiote vaginal va-il être analysé ?
Votre microbiote vaginal sera analysé grâce à une technique de biologie moléculaire, la qPCR (réaction de polymérisation en chaine quantitative en temps réel), qui va permettre une identification et une quantification des espèces bactériennes d’intérêt dans la sphère vaginale. Cette technique permet de suivre en temps réel la progression de la réaction via l’utilisation d’un système de marquage avec un fluorochrome. L’ADN bactérien de l’échantillon va être extrait et purifié et ensuite analysé par qPCR. Neuf bactéries d’intérêt et deux levures seront quantifiés afin de caractériser au mieux votre microbiote vaginal et mettre en évidence d’éventuels déséquilibres.
Pourquoi analyser votre microbiote vaginal ?
Vous pouvez analyser votre microbiote vaginal dans le but de diagnostiquer une vaginose bactérienne. La vaginose bactérienne est asymptomatique dans 50 % des cas, il est donc important d’analyser son microbiote vaginal pour pouvoir traiter sa vaginose à un stade précoce et ainsi éviter d’éventuelles complications, notamment chez les femmes en âge de procréer.
En effet, la vaginose peut entrainer une infertilité ainsi qu’un risque accru de naissance prématurée.
L’analyse de votre microbiote vaginal permettra également à votre médecin de vous donner un traitement ciblé et ainsi de mieux prendre en charge votre vaginose.
Quelles sont les indications de l’analyse d’un microbiote vaginal ?
- Diagnostic d’une vaginose bactérienne avec ou sans la présence de symptômes (démangeaisons, mauvaise odeur, douleurs, rougeurs).
- Connaitre la composition de son microbiote vaginal pour prendre soin de son écosystème.
- Dans le suivi d’une grossesse afin de diminuer les risques d’une naissance prématurée.
- Dans le cadre d’une infertilité lié à la femme.
- Dans le cadre d’un parcours de Procréation Médicalement Assistée (PMA).